La dépression

À la différence de la déprime ou du fameux "coup de blues", la dépression constitue une véritable pathologie mentale qui s’installe durablement. Considéré comme un trouble de l’humeur, l’état dépressif est susceptible de toucher l’ensemble de la population, même si l’on observe une plus forte prévalence chez les femmes et les jeunes de 18-24 ans, selon les chiffres du Baromètre santé de Santé publique France 2021. Même si elle touche la santé mentale c’est une maladie à prendre en chare au même type que les autres et il ne faut pas minimiser son impact.

Qu’est-ce que la dépression ?

Les états dépressifs se caractérisent par l’association d’une humeur dépressive, d’un ralentissement psychomoteur ainsi que de symptômes physiques présents de manière quasi continue depuis plus de deux semaines et constituant une rupture par rapport à l’état antérieur. La dépression affecte à la fois la sphère émotionnelle, comportementale, psychique et physique de manière plus ou moins intense selon sa gravité.

Transgénérationnel, l’état dépressif est considéré comme un véritable enjeu de santé publique par les autorités sanitaires françaises. En effet, la dépression est susceptible de concerner l’ensemble de la population, adultes comme enfants, jeunes comme personnes âgées. La question d’un dépistage précoce et d’une prise en charge individualisée fait partie des leviers d’action mis en œuvre par les gouvernements successifs. Dans les cas de dépression sévère, le risque suicidaire est largement accru. Selon l’Inserm, entre 5 à 20 % des patients atteints tentent de se suicider.

Les différentes formes de dépression

Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), il existe différentes typologies de dépression :

• Le trouble dépressif à épisode unique : le patient vit un seul et unique épisode dépressif.
• Le trouble dépressif récurrent : le patient a vécu deux épisodes dépressifs au minimum.
• La dépression intégrée à un  trouble bipolaire : cette pathologie mentale se caractérise par l’alternance d’épisodes dépressifs et de périodes maniaques.

Les épisodes dépressifs peuvent être considérés comme légers, modérés ou sévères en fonction de la gravité des manifestations cliniques induites et de l’impact sur la qualité de vie des patients.

Quels sont les principaux symptômes de la dépression ?

Les symptômes de la dépression sont multiples et envahissent généralement plusieurs sphères de la vie quotidienne :

• une humeur dépressive, pénible, douloureuse, envahissante, une perte d’intérêt et de plaisir, une vision négative de soi, du monde, du futur. L’impression d’inutilité, de culpabilité, de dévalorisation est fréquente.
• la perte de l’élan vital avec une diminution notable, voire une disparition totale, du sentiment de plaisir ;
• un ralentissement psychomoteur, avec une fatigue, une difficulté à initier des actions, des troubles de l’attention et de la mémoire ;
• des symptômes physiques tels que des troubles du sommeil, une perte d’appétit avec amaigrissement ou au contraire un trouble alimentaire avec une prise de poids importante, une diminution de la libido, des douleurs…
• des idées noires, voire suicidaires peuvent également être présentes…

Une personne déprimée peut ressentir tout ou partie de ces symptômes et ceux-ci peuvent être minorés voire cachés. .

Quelles sont les causes de la dépression ?

Multidimensionnel, le trouble dépressif associe des facteurs favorisants de diverses natures :

• des facteurs biologiques : dérèglement de la production et de la capture de certains neurotransmetteurs, vulnérabilité génétique ;
• des facteurs environnementaux/sociaux : stress chronique, relations familiales détériorées, événements difficiles (traumatismes, deuil…), maladies chroniques préexistantes (diabète, cancer…) ;
• des facteurs psychologiques : faible estime de soi, mécanismes d’adaptation inadéquats, antécédents de trouble psychiatrique…
• des environnements favorisant ou des agressions physiques, verbales …

Quels traitements pour la dépression ?

La prise en charge dès le diagnostic du premier épisode dépressif constitue un prérequis essentiel pour favoriser une guérison durable. Le traitement de la pathologie s’articule, en effet, autour de deux objectifs : la disparition des différents symptômes et la prévention des récidives.

Pour cela, les spécialistes (médecin, psychologue, psychiatre…) associent généralement deux types de prise en charge :

• Psychothérapeutique : l’accompagnement psychothérapeutique est indiqué pour toutes les formes de dépression. Psychothérapies de soutien, thérapies cognitivo-comportementales (TCC), psychothérapies psychodynamiques… Plusieurs types de psychothérapies peuvent être envisagés en fonction des signes présentés et de la gravité de l’état du patient.
• Médicamenteuse : l’administration d’antidépresseurs constitue le traitement de référence de l’épisode dépressif modéré à sévère. Les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine et les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline sont les deux classes les plus fréquemment prescrites. Le traitement doit être adapté à chacun en fonction de ses particularités et il est souvent associé à un médicament anxiolytique lors des premiers mois. L’action de ces traitements est importante mais souvent met plusieurs semaines pour s’installer.

Des approches alternatives peuvent compléter la prise en charge médicale en aidant à améliorer le confort de vie des patients et à restaurer leur bien-être : relaxation, méditation de pleine conscience, activité sportive, groupe de soutien, sophrologie,… mais en se méfiant d’éventuelles approches sectaires dans une période de particulière fragilité.