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Les bénéfices du mouvement, de la marche thérapeutique et des SMR selon les professionnels de santé

le 11/08/2025

Dans le domaine de la rééducation hospitalière, une approche a pris de l’ampleur dans la prise en charge des patients : la mobilisation précoce. Encourager le mouvement pour prévenir les risques fonctionnels, c’est l’objectif des SMR, les soins médicaux et de réadaptation. Julian Tetu, masseur-kinésithérapeute depuis 2015 et intervenant au sein du Service de Médecine physique et de Réadaptation de l'hôpital privé Sainte-Marie depuis 2018, nous éclaire sur cette pratique qui fait bouger la convalescence des patients.

Une prise en charge globale au cœur du dispositif

Au sein de son service, Julian Tetu accompagne quotidiennement des patients en quête d'autonomie : « Mon rôle principal est d’aider les patients hospitalisés à récupérer leur autonomie dans leurs activités de la vie quotidienne ». Généralement les patients de Julian Tetu ont subi une chirurgie lourde, un traitement spécifique nécessitant une hospitalisation ou sont en cours de traitement oncologique.

Cette approche s'inscrit dans une logique de soins intégrés où chaque professionnel contribue à la récupération du patient. « Les activités SMR permettent au patient d'avoir une prise en charge complète entre les apports de la kinésithérapie et de l’APA (activités physiques adaptées) et leur permettent un gain d'autonomie plus rapide, un temps d'hospitalisation le plus réduit possible ainsi qu'une aisance fonctionnelle précoce », précise le kinésithérapeute.

Le mouvement, pilier de la récupération

Pour Julian Tetu, le message est clair : « Le mouvement est indéniablement la meilleure façon de progresser rapidement, d'une part pour diminuer la douleur générale du patient, lui redonner ses capacités motrices et d’une autre part pour l'aider à diminuer considérablement son appréhension face à certains actes du quotidien ».

Cette philosophie du mouvement s'appuie sur un travail d'équipe pluridisciplinaire impliquant infirmières, aides-soignants et professionnels en activités physiques adaptées. Une approche collaborative qui maximise les chances de récupération et redonne confiance aux patients.

La marche thérapeutique, une progression naturelle

Au cœur de cette approche, la marche thérapeutique occupe une place privilégiée. Cette activité, apparemment simple, constitue en réalité un exercice complet qui sollicite l'ensemble des systèmes corporels. « La marche permet non seulement de travailler l'équilibre et la coordination, mais aussi de stimuler la circulation sanguine et de prévenir les complications liées à l'alitement prolongé », explique Julian Tetu.

La progression vers la marche s'effectue de manière graduelle et personnalisée. Chaque patient bénéficie d'un accompagnement adapté à sa condition physique et à ses capacités du moment, permettant une remobilisation progressive et sécurisée. Cette approche individualisée garantit une récupération optimale tout en respectant les limites de chacun.

Une évolution fondée sur l'évidence scientifique

La pratique de la mobilisation précoce ne relève pas d'une simple intuition, mais s'appuie sur des données scientifiques robustes. « Grâce aux nombreuses études effectuées sur le sujet, nous savons que la place du mouvement, particulièrement sur le patient opéré, augmente considérablement le délai de récupération et réduis le taux de mortalité pour les patients les plus âgés », souligne Julian Tetu.

Cette évolution s'inscrit dans une transformation plus large des pratiques hospitalières, où l'immobilisation prolongée cède la place à une remise en mouvement raisonnée et progressive.

Des bénéfices multiples et mesurables

Les avantages de cette approche sont nombreux et documentés. Julian Tetu les énumère avec précision : « Les bénéfices sont principalement la diminution de la douleur en post-opératoire, le gain d'autonomie rapide, un temps d'hospitalisation réduit, la diminution de la durée de l'œdème et de l’hématome ainsi que la réduction des risques de phlébite et d'embolie ».

La marche thérapeutique contribue particulièrement à ces bénéfices en activant la pompe veineuse naturelle, favorisant ainsi le retour veineux et réduisant les risques de complications thromboemboliques. Elle stimule et renforce la confiance du patient dans ses capacités motrices, élément psychologique essentiel de la récupération.

Ces résultats tangibles représentent un double avantage : une amélioration de la qualité de vie pour les patients et une optimisation des ressources hospitalières.

La RAAC, un protocole d'avenir

Cette approche trouve sa reconnaissance institutionnelle dans le protocole RAAC (Récupération Améliorée Après Chirurgie), que Julian Tetu présente comme une référence : « Cette approche qui prend de l'ampleur dans le monde post-chirurgical donne par ailleurs un bon nombre de résultats positifs ».

Ce programme est reconnu et validé par les autorités sanitaires françaises, car il a été inscrit dans le référentiel de l'HAS.

L'adhésion du patient, un facteur clé de succès

Au-delà des techniques, Julian Tetu insiste sur l'importance de l'éducation thérapeutique du patient : « En leur expliquant les bienfaits du mouvement précoce et surtout en leur listant les effets indésirables de rester immobiles suite à une chirurgie ou une hospitalisation, les patients acceptent très facilement cette approche ».

Grâce à la pédagogie effectuée auprès des patients, ces derniers deviennent acteurs de leur rééducation et participent activement au protocole qui tend à les ramener plus rapidement chez eux et dans de meilleures conditions.

La mobilisation précoce représente ainsi bien plus qu'une simple technique de rééducation : c'est une philosophie de soins qui replace le patient au centre de sa récupération, transformant sa convalescence en parcours actif vers l'autonomie retrouvée.